J'ai fait ce travail pour des lecteurs adolescents et pour leurs parents.
Pour réaliser la liste ci-dessous, il m'a fallu tenir compte des autorisations légales et de plusieurs critères de choix. J'ai mis une note allant entre o (mauvais) et ***** (très grand chef d'oeuvre). Pour l'instant n'y figurent que des films que j'aime. Voici ceux interdits au moins de 16 ans. On trouvera ailleurs les films tous publics et ceux interdits aux moins de 12 ans.
Pour réaliser la liste ci-dessous, il m'a fallu tenir compte des autorisations légales et de plusieurs critères de choix. J'ai mis une note allant entre o (mauvais) et ***** (très grand chef d'oeuvre). Pour l'instant n'y figurent que des films que j'aime. Voici ceux interdits au moins de 16 ans. On trouvera ailleurs les films tous publics et ceux interdits aux moins de 12 ans.
DVD à contenu gay & lesbien pouvant être vus par des adolescents
Films classés « interdit au moins de 16 ans »

de Kimberly Peirce (USA)
Avec Hilary Swank (Teena Brandon), Chloë Sevigny (Lana) et Peter Sarsgaard
Avec Hilary Swank (Teena Brandon), Chloë Sevigny (Lana) et Peter Sarsgaard
« Teena Brandon a 20 ans. Victime d'une crise d'identité sexuelle, Teena a toujours voulu être un garçon. Elle décide un jour d'abandonner son passé et débarque à Falls City, sous l'apparence de "Brandon", un jeune homme aux cheveux courts. Très vite adopté par la communauté de jeunes du coin, "Brandon" tombe amoureux de Lana, et de cette nouvelle vie à laquelle ses amis l'aident à croire enfin...Inspiré d'une histoire vraie, un film poignant et bouleversant où l'actrice Hilary Swank incarne remarquablement un personnage au destin tragique. Oscar 2000 de la meilleure actrice. » (jaquette du DVD)
Surtout fêté pour la performance des acteurs, Boys Don’t Cry est un film qui joue avec les limites : de la violence supportable, de la bêtise imaginable, de la noirceur de la vie. Rarement l’Amérique des paumés a été montrée avec une telle froideur. En un certain sens, le caractère tragique du film fonctionne bien, et le spectateur assiste, impuissant, au sacrifice expiatoire d’un être venu d’une autre planète, et tellement désireux de se laisser piétiner. Ça fait assez froid dans le dos. Demeure un sentiment irrécusable d’excès, comme si la corde du pathos résonnait parfois trop fort.

de Marcel Gisler (Suisse)
Avec Vincent Branchet (Béni), Frédéric Andrau (Foggi) et Urs Peter Halter
« Beni tombe amoureux de Fogi, leader et chanteur d'un groupe de rock. L'attitude rebelle de Fogi favorise le désir de liberté de Beni et lui donne la force de vivre hors du milieu social dont il est issu. Il se dévoue corps et âme à son amant à tel point qu'il n'arrive plus à réaliser quel homme est vraiment Fogi. »
Avec Vincent Branchet (Béni), Frédéric Andrau (Foggi) et Urs Peter Halter
« Beni tombe amoureux de Fogi, leader et chanteur d'un groupe de rock. L'attitude rebelle de Fogi favorise le désir de liberté de Beni et lui donne la force de vivre hors du milieu social dont il est issu. Il se dévoue corps et âme à son amant à tel point qu'il n'arrive plus à réaliser quel homme est vraiment Fogi. »

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L.I.E. (Long Island Expressway) (2003)
de Michael Cuesta (USA)
Avec Paul Dano (Howie blitzer), Brian Cox (big John) et Billy Kay (Gary)
Avec Paul Dano (Howie blitzer), Brian Cox (big John) et Billy Kay (Gary)

Ce film est un pur chef d'oeuvre, de délicatesse, de style, de subtilité. Tout est déjà dans le titre abrégé, to lie (mentir), car ce que Howie affronte, autant chez les adultes que chez ses amis, c'est le mensonge et la trahison. D'après moi, c'est là le vrai sujet de cette histoire. Howie a aussi à se découvrir lui-même: orphelin, lâché par son père, mais incroyablement smart et lettré, l'adolescent semble tâtonner dans la définition de son identité sexuelle. L'auteur manie l'ellipse avec une intelligence rare sur ce thème, ainsi que pour traiter un sujet éminemment casse-gueule : la relation d'amitié entre un adolescent paumé, déçu par les mensonges et les abandons de ses proches, et un quinquagénaire pédophile. Toute la réussite de Michael Cuesta tient à son refus d'un traitement complaisant ou dramatisant de ce sujet, sulfureux entre tous. Je tiens à préciser qu'il n'y absolument aucune scène choquante et que l'interdiction au moins de 16 ans me semble hors de proportions. La B.O., sensationnelle, donne un tempo syncopé à cette histoire douce-amère. Les acteurs sont remarquables, tout particulièrement Paul Dano, dans le rôle d'Howie, — qu'on a revu depuis dans The King de James Marsh et Little Miss Sunshine — et Brian Cox.

de Gus Van Sant (USA)
Avec River Phoenix (Mike) et Keanu Reeves (Scott)
Avec River Phoenix (Mike) et Keanu Reeves (Scott)
Scott et Mike sont prostitués et amis. Mais si Scott, dont le père est très riche et qu'il déteste, peut espérer un autre avenir, Mike, quant à lui, traqué par ses souvenirs, sombre dans des crises de narcolepsie. Il est, en outre, secrètement amoureux de son compagnon. Ils voyagent à travers les Etats-Unis, à la recherche de la mère de Mike. Puis, au cours d'un voyage en Italie, Scott tombe amoureux de Carmella et abandonne son compagnon d’errance.
D’après moi, My Own Private Idaho est le film le plus réussi de la carrière de Gus Van Sant, même si c’est plus tard qu’il a reçu une consécration publique. On y retrouve le regretté River Phoenix, étoile filante du cinéma américain, dans un rôle de composition époustouflant. À la différence des récents opus du cinéaste, ce n’est pas un film centré sur une idée unique. Les scènes de théâtre (shakespearien) alternent avec le road movie et les moments d’onirisme. Loin des métaphores totalitaires d’Elephant, des ressassements de Last days ou de l’absurde de Gerry, My Own Private Idaho offre un tout autre cinéma, moins conceptuel, ouvert de tous côtés à diverses brises marines.
Mysterious Skin (2005) 

de Gregg Araki (Etats-Unis)
Avec Joseph Gordon-Levitt (Neil), Brady Corbet (Brian) et Michelle Trachtenberg
Avec Joseph Gordon-Levitt (Neil), Brady Corbet (Brian) et Michelle Trachtenberg
« A huit ans, Brian Lackey se réveille dans la cave de sa maison, le nez en sang, sans aucune idée de ce qui a pu lui arriver. Sa vie change complètement après cet incident : peur du noir, cauchemars, évanouissements... Dix ans plus tard, il est certain d'avoir été enlevé par des extraterrestres et pense que seul Neil Mc Cormick pourrait avoir la clé de l'énigme. Ce dernier est un outsider à la beauté du diable, une petite frappe dont tout le monde tombe amoureux mais qui ne s'attache à personne. Il regrette encore la relation qu'il avait établie avec son coach de baseball quand il avait huit ans. Brian tente de retrouver Neil pour dénouer le mystère qui les empêche de vivre. »
Sur ce film, il a été dit beaucoup de choses. La plus injuste me semble être de l'avoir taxé de "complaisant" envers la pédophilie, ou de noyer son sujet sous un esthétisme de clip. Fidèle à une tradition très anglosaxonne, Gregg Araki a fait un film « behavioriste », c'est-à-dire qu'on ne rentre pas dans la psychologie des personnages, on se contente de les voit agir. Or, il y a encore des gens bien intentionnés pour penser que la seule solution serait de construire ce film comme un procès contre l'affreux entraineur de base ball. Il en est plus encore pour trouver scandaleux le choix d'un personnage d'enfant qui a accepté ce que lui offrait le pédophile. Or, précisément, il me semble que le film d'Araki tend à indiquer à quel point le trauma vécu par Neil (qui se prostitue et fout sa vie en l'air comme un suicide à répétition) est au moins aussi terrible que celui de Brian (qui a « oublié » le viol et s'est cru enlevé par des extraterrestres). En somme, ce que démystifie le cinéaste, c'est le mythe de l'enfant candide et pur. Mais Neil n'est absolument pas acteur de son enfance, il l'a vécue comme un enfant gâté, abandonné à lui-même par sa mère et soumis aux manipulations d'un pervers déguisé en monsieur-tout-le-monde et papa de substitution. Et le pari très difficile du cinéaste est de nous faire assister à ce débauchage sur le fil du rasoir, à cette hypnose des paquets de corn-flakes. En ce sens, il rend beaucoup plus efficace la déconstruction de la pédophilie en évitant l'écueil de la monstruosité à deux balles. On en ressort avec un dégoût profond, pas pour le film, qui est un chef d'oeuvre, mais pour ce gachis de vies, même si la fin est d'une rare élégance. Steve Gordon-Levitt est sublime dans le rôle de Neil adolescent.
Je rajouterais un film classé « tous publics » de façon tout à fait curieuse, compte tenu de sa thématique et de la crudité de certaines scènes :
Another Gay Movie (2006)
de Todd Stephens
Avec Michael Carbonaro (Andy Wilson), Jonah Blechman (Nico), Jonathan Chase (Jarod) et Mitch Morris (Griff)
« Quatre lycéens gays prennent le pari de perdre leur virginité avant la fin de l'été, synonyme pour eux de rentrée universitaire. Mais le chemin vers la jouissance ne sera pas de tout repos. »
Avec Michael Carbonaro (Andy Wilson), Jonah Blechman (Nico), Jonathan Chase (Jarod) et Mitch Morris (Griff)

Ce film, à mi-chemin entre la pochade queer et le pur film de genre (le teen movie), est assez drôle, notamment par ses innombrables parodies de scènes d'autres films (ainsi l'évanouissement de Griff regardant dans son slip est un clin d'oeil à une scène de Stand By Me). La plupart des personnages renvoient à un stéréotype : Nico la folle hystérique, Jarod le sportif propre sur lui, Griff le bon élève, Muffler la lesbienne über-masculine, etc. Quant à Andy — le seul dont la vie familiale joue un rôle important — ses expérimentations « anales » sont l'occasion d'un déluge de situations qui vont du comique de situation au pipi-caca-prout le plus hardcore.
C'est d'un mauvais goût jubilatoire et sans aucune prétention. Le côté artisanal (pour ne pas dire fauché) se sent souvent. L'ensemble est un peu (trop) désarticulé et foutraque, mais dégage une énergie digne des meilleures séries télés américaines de ces dernières années (genre Desperate Housewives et Ugly Betty). Pas la peine d'y rechercher en revanche une recherche artistique.
C'est d'un mauvais goût jubilatoire et sans aucune prétention. Le côté artisanal (pour ne pas dire fauché) se sent souvent. L'ensemble est un peu (trop) désarticulé et foutraque, mais dégage une énergie digne des meilleures séries télés américaines de ces dernières années (genre Desperate Housewives et Ugly Betty). Pas la peine d'y rechercher en revanche une recherche artistique.
À venir :
Odete (2005) de João Pedro Rodrigues
Tarnation (2005) de Jonathan Caouette
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