Je m'aperçois que je n'ai rien publié sur ce blog depuis un bon mois. Effet rentrée ? C'est possible. Pour un certain temps encore, je suis pris dans une spirale d'activités qui ne me laissent guère le temps de lire pour mon agrément. Quant aux livres que j'avais promis de chroniquer il y a longtemps, si ce n'est pas fait, l'écart temporel est trop important et imposerait une seconde lecture. Mais je n'ai pas renoncé à vous parler de L'amour comme on l'apprend à l'école hôtelière de Jacques Jouet, ni d'écrire davantage sur les trois premiers romans d'Erwin Mortier.
Que me reste-t-il à dire ?
Avec plus de 2700 pages vues et plus de 1000 visites, ce mois de septembre atteint un record en termes de fréquentation. Je ne suis pas un obsédé des chiffres, mais c'est un encouragement à continuer. Je préférerais néanmoins travailler à un projet collectif, sous une forme « site » plutôt que « blog ». Parfois, je m'interroge aussi sur certains voisinages ou hasards de publication. Écrire un texte sur Tony Duvert ici n'avait rien d'évident. J'assume ce choix, mais je sais que ça pourrait choquer certain-e-s.
Depuis le début, j'ai essayé de tenir un certain nombre de règles : pas d'images susceptibles de choquer, pas de pornographie, respect des cadres légaux, délimitation d'une rubrique «adolescents» pour des visiteurs jeunes. Pour autant, je suis fermement opposé à tous ces prescripteurs qui prétendent édulcorer toute offre en direction de la jeunesse, sous prétexte que celle-ci serait « influençable », et qu'il ne faut lui mettre entre les mains que des ouvrages édifiants. C'est ainsi que l'on produit de la mauvaise littérature à message, des romans de patronage ou de la guimauve. C'est oublier que les lecteurs, même très jeunes, sont justement capables de trier et de faire la différence entre l'imaginaire et la vie. Les pédago-idéologues, qu'ils soient catho-conservateurs ou alter-sexuels, ne font pas la différence entre une œuvre d'art et un prêche. Ils instrumentalisent la lecture sous la férule de leurs certitudes, au risque souvent de ne rien comprendre à un roman qui ne rentre pas dans leur schéma. Ça n'empêchera pas la terre de tourner ni les livres qu'ils vomissent de trouver des lecteurs, mais cela donne souvent envie de leur signifier l'indigence de ce qu'ils écrivent. Dans le cas du site "choisir un livre", je n'ai pas pu m'empêcher d'exhiber au grand jour hypocrisie, niaiseries et nullité critique. Dans d'autres cas, je m'abstiens (parce qu'on ne tire pas sur une ambulance ?). Certains se sont étonnés de ne pas trouver de liens vers des sites assez connus qui parlent de sujets voisins. C'est, dans certains cas, ma facon de refuser ce que je trouve (selon les cas) mauvais, indigent ou malhonnête (dans la mesure de ce que je connais, infime parcelle de ce qui se publie sur internet). En revanche, si lien il y a, c'est que je n'ai pas de réserves à faire valoir.