Je n'ai guère le temps de rédiger des posts en ce moment, et j'en suis vraiment désolé. Si tout se passe comme je le souhaite, j'aurai bientôt plus de disponibilité...
J'ai fini un gros pavé pour les ados, Absolute Brightness de James Lecesne, il y a déjà une semaine. J'en rendrai compte dès que possible. J'attends avec impatience la sortie de la traduction par Blandine Longre de The Perks of Being a Wallflower de Stephen Chbosky (titre français : Pas raccord, publié aux éditions Sarbacane). Entre les deux quelques déceptions : Foot foot foot de Denis Lachaud, A mort l'innocent d'Arthur Ténor et (déjà mieux) Acte II de Michel Le Bourhis...


C'est peu dire qu'il est difficile d'être en désaccord sur le fond avec la dénonciation des "villages sans prétention" où se font les "mauvaises réputations". Mais dans un style qui pastiche inconsciemment une littérature jeunesse d'un autre âge, cela donne un résultat on ne peut plus décevant. Au reste, la situation est particulièrement manichéenne et l'écriture pour tout dire un peu niaise, avec ses moments de poésie à la Maurice Carême. L'histoire oscille entre le point de vue de Rémy-enfant et des incursions dans la psyché ou le vécu des adultes. L'ensemble est mal ficelé, avec des partis-pris techniques pas terribles. J'ai presque honte de dire du mal d'un livre animé par de si louables intentions, mais ça a quel intérêt, de ternir un beau sujet par de la prose fade ?

Curieusement, les deux trajectoires ne font que se frôler. Le livre refermé, j'en étais encore à me demander ce qui avait motivé l'auteur à superposer ces deux histoires qui ont si peu à se dire. Ou alors était-ce précisément cela que Michel Le Bourhis avait voulu figurer : une rencontre avortée ? Certains détails maladroits laissent à penser que l'auteur a transposé dans un contexte contemporain une histoire vécue quelques décennies plus tôt (dans les années 1980 ?) en habillant le décor d'ustensiles d'aujourd'hui. Pourtant, certains éléments sont d'un autre temps : que voici une petite troupe d'élèves de seconde d'un lycée de province qui communient dans la passion des livres, et notamment de Britannicus de Racine. Quelle jolie idée de fiction. Il ne s'agit pas pour moi de suggérer que les élèves d'aujourd'hui ne pourraient pas s'emballer pour une tragédie classique. C'est le déroulé de la situation qui est peu plausible ici.
Pour le reste, j'aime assez l'écriture de Michel Le Bourhis, qui manifeste une certaine maîtrise (même si certains élans poétiques sont parfois un poil appliqués). J'aime vraiment bien son plus récent (et gay) Il y a des nuits entières (paru en 2006, soit cinq ans après celui-ci), que je n'ai jamais vraiment chroniqué. Une autre fois ?